Après ses études Augustin était
professeur, mais ses étudiants ne payaient pas bien, il décida de quitter
l’Afrique pour aller à Rome. Mais il y avait un grand obstacle à ce
projet : sa mère qui ne pouvait accepter de se détacher de lui. Augustin
n’avait alors qu’une solution : fuir. Mais la maman par son intuition de
mère, avait déjà déniché ce projet, elle ne le quittait plus d’un pied, elle le
suivait partout. Sa mère le suivi jusqu’à la mer.
Saint Augustin dit :
« Elle s’attachait à moi avec force, pour me retenir ou pour me
suivre »[1]. Mais comment faire pour s’en
détacher ? C’était difficile. Augustin se trouva un autre moyen :
tromper en disant qu’il allait accompagner un ami, alors que c’était
faux : « et je la trompai, ne témoignant d’autre dessein que celui
d’accompagner un ami prêt à faire voile au premier vent favorable. Et je mentis
à ma mère, et à quelle mère ! Et je pris la fuite »[2].
Mais la maman était toujours
sur les pieds de son fils, elle le suivait d’un bon œil pour qu’il ne lui
échappe pas. Augustin était coincé ; mais il trouva une autre stratégie de
mensonge. Il dit à sa mère qu’il allait passer la nuit dans une église dédiée à
St Cyprien pour y prier. Cela ne pouvait que plaire à sa mère ; entendre
son fils parler de la prière. Saint Augustin dit : « Et comme elle
refusait de s’en retourner sans moi, je lui persuadai, non sans peine, de
passer la nuit dans un monument dédié à saint Cyprien, non loin du
vaisseau »[3].
Comme elle ne pouvait pas le
suivre là dans la nuit, elle le suivait par la prière à la maison. Augustin
dit : « elle demeura à prier et à pleurer »[4] Et qu’est-ce qu’elle demandait
avec tant de larmes ? Augustin le dit : « de ne pas permettre
mon voyage ». Or, c’est cette nuit-là qu’Augustin prit la fuite par voie
maritime vers Rome à l’insu de sa mère. [5] : « Cette même nuit, je
partis à la dérobée, »[6]
Dieu n’a pas voulu exaucer la
prière d’un jour de Monique, parce qu’il attendait exaucer sa prière de
plusieurs années[7]. Parfois nous demandons une
chose à Dieu, Dieu préfère nous donner plus que ce que nous lui avons demandé
et pour nous le donner, il prend son temps : c’est le temps de Dieu. En ce
moment-là, nous n’allons peut-être pas comprendre ce « silence de
Dieu », nous pouvons même penser que Dieu est contre nous, contre nos
demandes, mais lui par amour ne tient pas compte de nos réactions humaines,
parce qu’il veut nous surprendre en nous donnant plus que ce que nous lui avons
demandé. Et c’est plus tard qu’on le comprend.
C’est cela qui va arriver avec sainte Monique. Elle demandait
qu’Augustin reste au près d’elle, alors que Dieu voulait lui donner plus que
cela. Dieu donne toujours ce qui nous convient. Quand elle se réveilla, elle
vint le matin au bord de la mer, elle comprit tout : son fils bien aimé
était parti vers l’inconnu. Folle de douleur, elle pleura amèrement en poussant
des cris de plaintes vers Dieu. « Elle aimait ma présence auprès d’elle,
dit saint Augustin, comme une mère, et plus que beaucoup de mères »[8], « … elle cherchait en
pleurant ce qu’elle avait enfanté dans les pleurs »[9]
Le fils parti, sainte Monique
ne se décourage pas dans la prière, elle ne se révolte pas contre Dieu, mais
elle se remet encore à prier dans les larmes. Saint Augustin le dit :
« Mais après s’être répandue en plaintes sur ma fraude et ma cruauté, elle
se remit à vous prier pour moi, rentra dans son intérieur, tandis que je
voguais vers Rome ».[10]
Le fils a fui, la mère ne
désarme pas. Elle décide de le suivre d’abord par la prière et puis par la mer,
par la même voie emportée par son fils. Elle savait qu’au milieu de la mer son
fils pouvait périr, elle est décidée à le rejoindre même dans la mer, elle
accepte de risquer sa vie sur la mer pour rejoindre le fils de son cœur. Dans
ce voyage elle s’était armée de sa forte piété.[11]Et quand la mer devenait
furieuse, elle encourageait les matelots à travailler sans craindre leur
promettant avec foi, une traversée
heureuse[12].
Méditation
Une maman catholique ne doit pas abandonner son fils ou sa fille qui
l’échappe dans l’éducation ou dans la maison. Elle ne peut avoir la paix du
cœur et dormir tranquillement tant qu’elle n’a pas encore retrouvé son enfant. Sainte Monique a agi comme le Christ qui va à
la recherche de la brebis perdue jusqu’à la retrouver.
Jésus dit. "Lequel d'entre vous, s'il a cent brebis
et vient à en perdre une, n'abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le
désert pour s'en aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée ? (Lc 15,4). C’est dans ce même
sens que Dieu dit à travers la bouche du prophète Isaïe : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle
sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi,
je ne t'oublierai pas. (Is 49,15).
Questions de reflexion
1. Dans
votre foyer y a-t-il des enfants qui vous ont échappé à l’éducation ? Que
pensez-vous d’eux maintenant ?
2. Dans Votre groupe des Mamans catholiques, y a-t-il des
brebis perdues ? Qu’avez-vous fait pour les chercher ?
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