vendredi 12 octobre 2018

Leçon 9 : Fuite d’Augustin vers Rome, Monique le suit


Après ses études Augustin était professeur, mais ses étudiants ne payaient pas bien, il décida de quitter l’Afrique pour aller à Rome. Mais il y avait un grand obstacle à ce projet : sa mère qui ne pouvait accepter de se détacher de lui. Augustin n’avait alors qu’une solution : fuir. Mais la maman par son intuition de mère, avait déjà déniché ce projet, elle ne le quittait plus d’un pied, elle le suivait partout. Sa mère le suivi jusqu’à la mer.
Saint Augustin dit : « Elle s’attachait à moi avec force, pour me retenir ou pour me suivre »[1]. Mais comment faire pour s’en détacher ? C’était difficile. Augustin se trouva un autre moyen : tromper en disant qu’il allait accompagner un ami, alors que c’était faux : « et je la trompai, ne témoignant d’autre dessein que celui d’accompagner un ami prêt à faire voile au premier vent favorable. Et je mentis à ma mère, et à quelle mère ! Et je pris la fuite »[2].
Mais la maman était toujours sur les pieds de son fils, elle le suivait d’un bon œil pour qu’il ne lui échappe pas. Augustin était coincé ; mais il trouva une autre stratégie de mensonge. Il dit à sa mère qu’il allait passer la nuit dans une église dédiée à St Cyprien pour y prier. Cela ne pouvait que plaire à sa mère ; entendre son fils parler de la prière. Saint Augustin dit : « Et comme elle refusait de s’en retourner sans moi, je lui persuadai, non sans peine, de passer la nuit dans un monument dédié à saint Cyprien, non loin du vaisseau »[3].
Comme elle ne pouvait pas le suivre là dans la nuit, elle le suivait par la prière à la maison. Augustin dit : « elle demeura à prier et à pleurer »[4] Et qu’est-ce qu’elle demandait avec tant de larmes ? Augustin le dit : « de ne pas permettre mon voyage ». Or, c’est cette nuit-là qu’Augustin prit la fuite par voie maritime vers Rome à l’insu de sa mère. [5] : « Cette même nuit, je partis à la dérobée, »[6]
Dieu n’a pas voulu exaucer la prière d’un jour de Monique, parce qu’il attendait exaucer sa prière de plusieurs années[7]. Parfois nous demandons une chose à Dieu, Dieu préfère nous donner plus que ce que nous lui avons demandé et pour nous le donner, il prend son temps : c’est le temps de Dieu. En ce moment-là, nous n’allons peut-être pas comprendre ce « silence de Dieu », nous pouvons même penser que Dieu est contre nous, contre nos demandes, mais lui par amour ne tient pas compte de nos réactions humaines, parce qu’il veut nous surprendre en nous donnant plus que ce que nous lui avons demandé. Et c’est plus tard qu’on le comprend. 
C’est cela qui va arriver  avec sainte Monique. Elle demandait qu’Augustin reste au près d’elle, alors que Dieu voulait lui donner plus que cela. Dieu donne toujours ce qui nous convient. Quand elle se réveilla, elle vint le matin au bord de la mer, elle comprit tout : son fils bien aimé était parti vers l’inconnu. Folle de douleur, elle pleura amèrement en poussant des cris de plaintes vers Dieu. « Elle aimait ma présence auprès d’elle, dit saint Augustin, comme une mère, et plus que beaucoup de mères »[8], « … elle cherchait en pleurant ce qu’elle avait enfanté dans les pleurs »[9]
Le fils parti, sainte Monique ne se décourage pas dans la prière, elle ne se révolte pas contre Dieu, mais elle se remet encore à prier dans les larmes. Saint Augustin le dit : « Mais après s’être répandue en plaintes sur ma fraude et ma cruauté, elle se remit à vous prier pour moi, rentra dans son intérieur, tandis que je voguais vers Rome ».[10]
Le fils a fui, la mère ne désarme pas. Elle décide de le suivre d’abord par la prière et puis par la mer, par la même voie emportée par son fils. Elle savait qu’au milieu de la mer son fils pouvait périr, elle est décidée à le rejoindre même dans la mer, elle accepte de risquer sa vie sur la mer pour rejoindre le fils de son cœur. Dans ce voyage elle s’était armée de sa forte piété.[11]Et quand la mer devenait furieuse, elle encourageait les matelots à travailler sans craindre leur promettant avec foi,  une traversée heureuse[12].
Méditation
Une maman catholique ne doit pas abandonner son fils ou sa fille qui l’échappe dans l’éducation ou dans la maison. Elle ne peut avoir la paix du cœur et dormir tranquillement tant qu’elle n’a pas encore retrouvé son enfant.  Sainte Monique a agi comme le Christ qui va à la recherche de la brebis perdue jusqu’à la retrouver.
Jésus dit.  "Lequel d'entre vous, s'il a cent brebis et vient à en perdre une, n'abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s'en aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée ? (Lc 15,4).  C’est dans ce même sens que Dieu dit à travers la bouche du prophète Isaïe : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas. (Is 49,15).
Questions de reflexion
1.    Dans votre foyer y a-t-il des enfants qui vous ont échappé à l’éducation ? Que pensez-vous d’eux maintenant ?
2.    Dans Votre groupe des Mamans catholiques, y a-t-il des brebis perdues ? Qu’avez-vous fait pour les chercher ?

Tiré du Livre Sainte Monique, figure des mamans catholiques ( Auteur: Père Marcel Tshikez, ofm).

[1] August. Conf., V, 8, 15.
[2] Ibidem.
[3] August. Conf., V, 8,15.
[4] August. Conf., V, 8,15.
[5] Ibidem
[6] Ibidem
[7] Ibidem
[8] August. Conf., V, 8, 15
[9] Ibidem
[10] Ibidem
[11]August. Conf.,  VI,1,1.
[12]Ibidem

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